Je suis Charlie - L'Hommage
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- graindesable : Et bien ? Il n'y a plus personne qui bosse sur ce site WEB ??
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Si vous avez le coeur sensible, accrochez-vous: la lettre de la fille de Wolinski à son défunt père, caricaturiste à Charlie Hebdo (entre autres) pourrait vous le briser...
Les funérailles du dessinateur Wolinski, tué dans la fusillade qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo il y a une semaine, auront lieu jeudi à Paris dans l'intimité, selon le carnet du Monde. Une crémation est prévue à 11H45 au crématorium du Père-Lachaise, suivie de l'inhumation de l'urne à 16H00 au cimetière du Montparnasse.
Sa fille, Elsa, a publié pour le magasine Elle une poignante "lettre" à son père. Attention, âmes sensibles s'abstenir...
« Papa, t’es là ? Tu m’entends ?
Si t’es là, fais-moi signe... Envoie-moi un dessin.
Bon, ben, tu m’entends pas, je m’en doutais un peu.
Depuis que t’es mort, je me dis que tu dois enfin savoir si Dieu existe.
Tout le monde t’imagine dans le ciel, avec des filles à poil, en train de te marrer. Mais, moi, je sais ce que tu fais. T’as dû demander un stylo pour te dessiner une table, des feuilles et une lampe. Et puis, maintenant, tu te dessines un double de maman pour qu’elle soit avec toi, même là-haut. Ah, et puis tu t’es fait un lit pour ta sieste. C’est sacré, la sieste chez Wolinski.
Tu sais, je dors dans ton lit. J’ai d’ailleurs dû asperger ta chambre de mon parfum, ça sentait trop toi. C’est bizarre de me coucher à ta place. Mais je suis bien avec toi, là, dans tes draps. Maman t’avait offert un pantalon, t’as pas eu le temps de le mettre. Au fait, papa, j’en profite, est-ce que je peux te piquer tes pulls en cachemire ?
Papa, le journal ELLE m’a demandé de t’écrire une lettre, mais j’ai pas le temps. Le téléphone n’arrête pas de sonner, et je dois m’occuper de maman. Tu sais, elle s’en sort bien. Elle est très belle, comme à son habitude. Mes sœurs sont là aussi. On se serre les coudes. Et puis, on a des rendez-vous bizarres au 36, quai des Orfèvres pour récupérer tes affaires. J’avais l’impression d’être dans nos fameux polars qu’on aimait tant tous les deux. Et puis, aux pompes funèbres, pour te choisir une urne et un bout de terrain. On n’y pense pas, mais c’est plus difficile de choisir une urne qu’une paire de chaussures Prada. J’aimerais bien garder l’urne avec moi, je te baladerais dans mon sac, je te mettrais à côté de mon lit.
Papa, je me pose la question. Est-ce que t’as souffert ? Parce que c’est ça qui m’angoisse, tu sais. J’ai peur que t’aies eu peur, j’ai peur que t’aies eu mal. Mais ils ne t’ont touché qu’à la poitrine, alors, les bobos, on les voit pas.
T’es beau, tu sais, avec ce drap blanc qui t’enveloppe. T’as même l’air heureux. J’ose pas trop m’approcher, tu m’en veux pas ?
Je voudrais être capable de t’embrasser pour la dernière fois, mais j’y arrive pas. J’ai demandé à la dame de l’Institut médico-légal si on pouvait t’empailler mais elle m’a dit que c’était pas possible.
Papa, on dirait que tu dors.
Mais tu dors pas, t’es mort.
Pour dehors, Wolinski est vivant.
Mais, pour moi, t’es plus là.
Elsa a perdu son papa. »
Je n'étais pas franchement content lorsqu'ils « tapaient » sur les religions (catholique notamment), mais leurs dessins faisaient mouche à chaque fois et je ne pouvais pas m'empêcher de penser « ya qu'en France qu'on voit ça ! Ils font chier ces p'tits cons, mais j'ai bien rigolé ! », et c'est tout là, l'esprit Français qui imprègne notre nation. On est en France, on est libre et si on va trop loin dans la caricature, on passe par la case juridique parce que nous sommes un état de droit.
Plus largement, certains membres de Charlie faisaient partie du patrimoine français. Je pense à Cabu que beaucoup connaissaient à l'époque de « Récré A2 » chez Dorothé. Il a marqué toute une génération et il a sûrement éveillé des vocations de dessinateur chez des milliers d'enfants qui sont des adultes aujourd'hui. C'est en lisant une B.D. de Cabu que Charb est devenu dessinateur...
Il y a aussi Wolinski qui, pour les plus vieux encore, était la mémoire vivante d'Hara-kiri. Beaucoup ne connaissent pas ce journal (car trop jeune peut-être) mais imaginez le professeur Choron et Cavanna rigoler aux « Une » d'un « journal bête et méchant » en dit long sur une certaine époque.
J'écris ce billet, car je me sens orphelin et en colère. Orphelin, car un pan de mur de ma jeunesse s'est pris une rafale de Kalachnikov cette semaine. En colère, parce que l'on essaie de détruire un esprit, Voltairien pour les uns, libertaires pour les autres, mais un esprit qui me caractérise en tant que Français. Alors, quand je lis ici et là « je ne suis pas Charlie » (bien que je respecte infiniment la liberté de penser de chacun), je pense que beaucoup ne comprennent pas la chance qu'on a de vivre dans un pays comme la France et que malgré les innombrables défauts qui irritent le monde par notre côté franchouillard, notre liberté et notre paix sont notre héritage. Il y a dans chaque famille française, ou presque, des parents qui sont morts pour la liberté et notre chance d'aujourd'hui, c'est de pouvoir marcher dans la rue librement, rigoler et même être impertinent avec les institutions. Nous sommes les héritiers d'un esprit, il est précieux.
"C'est la liberté d'expression ?" -> allez donc dire ça à Dieudonné.
"Oui mais là ils sont morts ? il est justifié de respecter au moins une minute de silence?" -> Si je le ferai pour eux, je serais contraint de me taire à jamais pour ce qu'il se passe en Palestine.
Je compatis et ces morts, c'est navrant, mais si on ouvre les yeux, d'autres s'en prennent 10 x plus dans la gueule et de manière plus injustifiée encore.